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Les quais de l'Imaginaire
18 février 2011

Comment écrire du policier ?

Étape 1 : Construire l’intrigue

Lorsqu’on lit un polar on découvre progressivement l’énigme. La difficulté est donc d’inventer la solution en même temps que le mystère. Vous êtes le scénariste qui la construit. Le pari est de construire une intrigue rigoureuse et de mener le suspens jusqu’à la fin. Donc, abandonnez tout de suite les idées de meurtres en série, de détails horribles, d’inondations d’hémoglobine.

 

Le crime

Qui

Qui a tué qui ?

Pourquoi ?

Où ? Quand ? Comment ?

Choisissez la victime, le coupable, le mobile, les circonstances.

Inventez dès maintenant une fausse piste : deux suspects possibles, dont le vrai coupable, deux mobiles, deux alibis.

Le mobile

Les mobiles des crimes sont toujours un peu les mêmes. Choisissez-en un parmi ceux-ci et développez-le :

• argent (capter un héritage ; bénéficier d’une assurance vie ; s’approprier un billet de loto gagnant, etc), vol (d’un tableau, d’un bijou, d’un timbre de collection, des actions d’une mine d’or, d’un manuscrit miraculeusement retrouvé, des plans d’une nouvelle fusée, etc)

• amour, jalousie (toutes les situations du crime passionnel)

• ambition (pour obtenir un poste de dirigeant dans une société quelconque…)

• mauvaise conscience (faire taire un maître chanteur ou un témoin gênant)

• vengeance…

Le brouillage des pistes

Déterminez la manière dont le coupable a brouillé les pistes pour éviter d’être accusé :

• alibi bien préparé (préciser : lieux, heures, témoins)

• meurtre déguisé en suicide ou en accident

• disparition du cadavre (de l’hôpital, de la morgue…)

• déguisement de l’assassin (perruque, postiche, imperméable, hauts talons, etc)

• faux indices : pièces à conviction qui accusent quelqu’un d’autre

• détails mystérieux et insolites : cadavre caché dans un étui de contrebasse, étranglée de six bas de tailles et de couleurs différentes, victime aux pieds bandés, etc.

• effacement ou trucage des empreintes

• arme du crime inattendue et diabolique (coups de téléphone affolants, piqûre de guêpe déclenchant une allergie mortelle, poison dans le gâteau de mariage, etc.)

•… sans oublier le traditionnel meurtre en lieu clos : chambre fermée de l’intérieur, bateau en pleine mer, chalet de montagne isolé par la neige

Les indices et les preuves

Des indices doivent trahir le coupable et amener le détective à la vérité : des indices matériels, une phrase prononcée, deux témoignages qui ne concordent pas, un testament truqué, la copie d’un acte d’état civil… Les preuves, qui vont confondre le coupable et servir au procès, peuvent être de différents ordres : journaux anciens, décalage horaire, ticket d’autoroute, film de caméra de surveillance, empreinte digitale, test scientifique…

 

Étape 2 : Vérifier la présence des éléments indispensables à l’intrigue

Petite liste pour vérifier la construction de votre énigme :

• Qui est la victime ?

• Où, quand, comment et par qui a-t-elle été trouvée ?

• Par qui l’intrigue est-elle racontée ?

• Quels sont les indices ?

• Qui est coupable ?

• Qui est d’abord suspecté (e) ?

• Pourquoi ?

• Comment le coupable s’y est-il pris ?

• Comment le coupable a-t-il dissimulé son crime ?

• Par quelles preuves le coupable est-il démasqué ?

 

Étape 3 : Rédigez un résumé de l’intrigue

 

Étape 4 : Présenter oralement son texte

En présentant oralement votre texte, vous pourrez vérifier si votre intrigue est cohérente, si elle est assez complète pour être comprise.

 

Étape 5 : Créer des personnages

Vous voici parvenus à une étape bien plaisante : il s’agit ici de créer les caractéristiques de vos principaux personnages : la victime, le coupable, l’autre suspect, et surtout votre personnage principal : le détective.

 

Étape 6 : Se documenter

Pour que votre intrigue soit passionnante à lire, il est important d’apporter autant de soins au cadre qu’aux personnages. Pour cela, vous vous documenterez. Cherchez des cartes de la région que vous avez choisie. Consultez un plan de la ville (calendrier des PTT…). Écrivez à l’office du tourisme de la ville concernée. Si vous avez choisi une autre époque que la nôtre pour un épisode, pour expliquer un mobile, vous devez si possible consulter des manuels d’histoire, des journaux de l’époque, vous renseigner sur les voitures, les objets de la vie quotidienne. De même, pour éviter des erreurs, il est indispensable de se renseigner sur le fonctionnement de la justice française.

 

Étape 7 : Comment commencer ?

Le début du récit.

Vous allez écrire la scène d’exposition de l’intrigue. Il ne s’agit pas de la scène du crime, qui sera racontée à la fin de l’histoire, mais de la scène de la découverte du méfait. Cette scène comportera deux parties successives :

— la mise en scène d’un personnage décrit dans sa vie quotidienne, qui ne se doute de rien et qui va découvrir le méfait. Vous décrirez des actions quotidiennes, banales

— la découverte du méfait, avec certains détails parmi lesquels figurent — bien cachés parmi de nombreuses autres remarques — les indices qui trahiront le coupable à la fin.

N’oubliez pas de montrer l’émotion, la frayeur du personnage qui découvre le méfait.

Décrivez la scène de manière progressive, pour entretenir le suspens : le lecteur doit se poser des questions importantes à la fin de cette scène.

 

Étape 8 : Corriger son brouillon

Deux gestes de correction du brouillon

1. Ajouter Á quel (s) endroit (s) du texte pouvez-vous ajouter des détails ? Pourquoi ? Lesquels ?

2. Déplacer

Pour mettre en relief un moment clef, vous connaissez la technique du retour en arrière (voir p. 00)

Quelle phrase pourrait commencer le texte ?

Quels faits pourraient être racontés ensuite par un retour en arrière ?

Il existe aussi des cas où il faut pratiquer un déplacement, à l’intérieur même de la phrase, afin de la rendre plus facile à lire. N’oubliez pas la correction de la langue.

 

Étape 9 : Inventer des péripéties, maintenir le suspens

Dans un récit policier, certains passages sont quasiment obligatoires. Les trois scènes indispensables au récit sont la découverte du méfait, que vous avez déjà écrite, une scène d’interrogatoire d’un suspect, et la scène de découverte de l’énigme. La scène d’interrogatoire est une scène de dialogue. C’est l’enquêteur qui la mène, et le suspect doit mêler des paroles vraies et des mensonges ou des omissions. Elle contient des indices qui serviront ultérieurement à l’enquêteur.

 

Étape 10 : La solution de l’énigme

Étant donné que vous l’avez inventée en même temps que le mystère, la solution ne doit pas vous surprendre, mais elle doit surprendre le lecteur. Deux difficultés doivent être résolues :

1. — Aucun élément de l’énigme ne doit être oublié (tous les détails — empreintes, horaires, témoignages — doivent s’emboîter comme dans un puzzle terminé. Tout doit s’expliquer de manière rationnelle : le fantastique n’est pas admis ici.

2. — Le lecteur ne doit pas avoir trop vite deviné qui est le coupable, de manière que la lecture reste intéressante jusqu’à la fin.

La scène de résolution du mystère est la grande scène dans laquelle l’enquêteur déploie tous ses talents : intelligence, mémoire, esprit de synthèse, lucidité, qualités humaines.

 

Étape 11 : Partager

Après ce grand effort, vous avez bien mérité de communiquer votre oeuvre !

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